Eaux souterraines en Bretagne : Panorama des thématiques régionales explorées et verrous existants

Les eaux souterraines  , souvent négligées à l’échelle régionale, sont pourtant un élément majeur du cycle de l’eau. En effet, l’eau stockée dans le sous-sol ralentit les écoulements et assure la disponibilité d’une ressource tout au long de l’année. Les connaissances sur le fonctionnement des eaux souterraines   en Bretagne se sont considérablement développées en 30 ans. Pour autant, des lacunes persistent actuellement, en termes de connaissance, d’outils ou de communication, et freinent la mise en place d’une gestion intégrée de l’eau à l’échelle régionale.

Contexte

La Bretagne ne possède pas de grands aquifères mais dispose d’une multitude de petites réserves d’eau souterraine locales. Les capacités aquifères, c’est-à-dire la capacité des roches à contenir de l’eau, sont dépendantes de la nature des roches (granites, schistes, roches sédimentaires…), de leur altération   et de leur état de fracturation. Ces aquifères ont des extensions généralement limitées et des propriétés très hétérogènes dans l’espace, à la fois en termes de perméabilité   (capacité conductrice) et d’emmagasinement (capacité de stockage d’eau). La dynamique de ces aquifères est dominée par des cycles annuels de remplissage et de vidange naturels. Malgré des capacités de stockage limitées, les eaux souterraines   sont essentielles pour le cycle de l’eau à l’échelle régionale puisqu’elles contribuent au débit annuel des cours d’eau à hauteur de 35% à 85% (Mougin et al., 2008).

Schéma conceptuel des aquifères bretons – vue en coupe (modifié, d’après Schroëtter et al., 2020)

Panorama des études menées sur les eaux souterraines   en Bretagne

Un panorama des études menées sur les eaux souterraines   en Bretagne a été réalisé par le BRGM à la demande de la DREAL Bretagne et de la Région Bretagne. Ce panorama a permis d’identifier les connaissances existantes (tableau de synthèse bibliographique) mais aussi les verrous et les axes de travail à développer afin d’orienter les futures études à mener à court (1 an), moyen (3 ans) et long terme (10 ans).

Axes de travail

Quatre axes de travail ont été identifiés :

  1. Aquifères, ressources, dynamique du cycle de l’eau : évolutions et impacts futurs
  1. Connaissance des prélèvements d’eau
  1. Qualité des eaux : état des lieux et évolutions
  1. Gestion et gouvernance  : outils

Le panorama dressé montre que les besoins pour aboutir à une gestion intégrée et garantir la résilience des ressources en eau sont nombreux. Ces besoins englobent l’acquisition de connaissances, le développement technique et la communication. Cependant, il montre aussi que les actions menées, les acteurs impliqués et les avancées sont tout aussi nombreux.

Verrous identifiés

En fonction des thématiques, les verrous identifiés sont de natures différentes :

Les verrous de l’axe 1 (Ressources naturelles) sont principalement liés à la connaissance et à la compréhension du milieu. Les modélisations et les capacités de projection saisonnière ou long terme sont des attentes fortes des acteurs de l’eau. Ces verrous peuvent, pour certains, être levés par des études opérationnelles relativement courtes, alors que, dans d’autres cas, cela relève de manques qui nécessitent des actions de recherche à plus long terme.

Les verrous de l’axe 2 (Prélèvements anthropiques) relèvent davantage de l’ordre de la gestion, de la communication et de la gouvernance. Sur cet axe, relativement peu de verrous techniques importants existent, mais de nombreux développements méthodologiques (suivi, collecte et diffusion de données, développement d’outils) sont nécessaires. Par ailleurs, l’évaluation de la consommation en eau reste très difficile à réaliser.

Concernant l’axe qualité des eaux (Axe 3), les verrous sont à la fois techniques (connaissance et compréhension des processus, état des lieux des connaissances) et fortement politiques, notamment en ce qui concerne la gestion des intrants (nitrates  , pesticides…). Les possibilités de restauration de la qualité des eaux souterraines   sont limitées, compte tenu des volumes et des temps de séjour importants dans les aquifères.

Les verrous de l’axe 4 (Gestion et gouvernance) portent principalement sur la communication et les capacités d’information et d’échanges entre les acteurs. Ces capacités sont limitées en partie par la collecte et l’accès aux données pertinentes. Ce verrou peut être levé par la formation des acteurs, la mise à disposition d’outils de communication accessibles et par une amélioration de la collecte, de la validation et de la diffusion des données sur l’eau, tant sur les usages que sur les ressources en eau.

Déploiement d’une stratégie de développement des connaissances sur les eaux souterraines  

Ce panorama, structuré sous forme de modules, montre que le travail mené sur une thématique permet aussi des avancées sur d’autres. Cependant, cette structuration verticale n’est pas exclusive et il est possible de mener des actions en parallèle ou à des échelles différentes.

Déploiement d’une stratégie de développement des connaissances sur les eaux souterraines

Les grandes flèches représentent les principaux axes. Les textes en noir les thématiques d’intérêt ; les textes en bleu, les modules proposés ; en rouge, les projets qui ont été proposés pour combler une partie des manques de connaissances.

Consulter le panorama régional sur les eaux souterraines

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