Géologie
- Affleurement des isaltérites et de la zone fissurée du granite altéré et fracturé à la sortie du bourg du Plessix-Balisson
Cet affleurement est exceptionnel car il permet une observation in situ de la zone fissurée d’un granite/gneiss, juste à l’interface avec les isaltérites (les altérites meubles). Ces deux horizons géologiques sont des réservoirs pour les eaux souterraines bretonnes.
Sont au rendez-vous : les traces d’oxydation et les halos d’altération de couleur ocre qui les accompagnent, le long de fractures verticales et horizontales, caractéristiques des zones fissurées. Ces fractures mettent en évidence les circulations des eaux de pluie vers les eaux souterraines .
Il est possible de mesurer l’orientation à Nord 45° des réseaux de fractures qui sont en accord avec l’orientation du réseau hydrographique (cf. cartes IGN et géologique).
La notion de réservoir naturel d’eau souterraine peut être abordée ici car on peut mesurer les espacements entre les diverses fractures présentes dans cet affleurement . Elles ont une ouverture de 1 cm à 0,5 m, dans lesquelles il est possible de passer un doigt ou une main.
A l’affleurement , la roche est friable (on peut la casser avec les doigts des mains). On distingue les roches saines plus claires et les roches altérées de couleur ocre.
Comme la végétation et le sol sont visibles au sommet de cet affleurement , on peut imaginer qu’une eau de pluie va s’infiltrer dans la roche par son réseau de diaclases, fissures et fractures, et rejoindre les eaux souterraines de la nappe phréatique . Celles-ci viendront ensuite alimenter les rivières via les fractures verticales et horizontales (cf. arrêt n°7).
- Fractures verticales qui permettent aux eaux de pluie de rejoindre les eaux souterraines
- Fractures horizontales caractéristiques de la zone fissurée avec halos d’altération et d’oxydation qui soulignent les circulations d’eau souterraine
En moyenne annuelle, il pleut environ 815 mm/an dans le secteur du Plessix-Balisson. 76% des précipitations qui arrivent au sol s’évaporent (620 mm), 11% ruissellent vers les cours d’eau (90 mm), et 13% s’infiltrent dans le sous-sol (105 mm). En effet, une partie de l’eau de pluie est utilisée par le sol et les plantes (3/4 des pluies), et une autre partie (1/4) alimente par ruissellement les eaux de surface (étangs et rivières). Le solde s’infiltre lentement dans le sol et le sous-sol pour la recharge des nappes d’eau souterraine. Après écoulement de ces eaux souterraines dans le sous-sol, la rivière constitue l’exutoire de ces réserves en eaux souterraines . Les ordres de grandeur cités ci-dessus proviennent de résultats du projet SILURES Bretagne (rapport BRGM/RP-52825-FR).
Ainsi, cet affleurement illustre que des apports d’azote ou de pesticides effectués à la surface du sol peuvent se retrouver ensuite mélangés à l’eau de pluie, puis entraîner la présence d’éléments dissous indésirables dans les eaux souterraines .