Définition de la notion de Masse d’Eau souterraine
Selon cette même Directive Cadre, un aquifère représente « une ou plusieurs couches souterraines de roches ou d’autres couches géologiques d’une porosité et d’une perméabilité suffisantes pour permettre soit un courant significatif d’eau souterraine, soit le captage de quantités importantes d’eau souterraine ».
Critères de délimitation
La délimitation des masses d’eaux souterraines est fondée sur des critères hydrogéologiques, puis éventuellement sur la considération de pressions anthropiques importantes. Ces masses d’eau sont caractérisées par six types de fonctionnement hydraulique, leur état (libre/captif) et d’autres attributs. Afin de simplifier l’identification des masses d’eau et de palier les manques de connaissances sur les aquifères, le terme « captif » est assimilé à « sous couverture ».
Une masse d’eau correspond d’une façon générale sur le district hydrographique à une zone d’extension régionale représentant un aquifère ou regroupant plusieurs aquifères en communication hydraulique, de taille importante. Leurs limites sont déterminées par des crêtes piézométriques lorsqu’elles sont connues et stables (à défaut par des crêtes topographiques), soit par de grands cours d’eau constituant des barrières hydrauliques, ou encore par la géologie.
Seuls les aquifères pouvant être exploités à des fins d’alimentation en eau potable , par rapport à la ressource suffisante, à la qualité de leur eau et/ou à des conditions technico-économiques raisonnables, ont été retenus pour constituer des masses d’eaux souterraines .
Ordre de superposition
Dans la conception du SIG de la version 1 du référentiel cartographique national des masses d’eau souterraine, il n’y a pas d’échelle verticale des masses d’eau souterraine. Toutefois la dimension verticale est assurée par l’ordre de superposition des polygones représentant l’extension spatiale des masses d’eau souterraine. Cet ordre de superposition ou niveau est indépendant de toute notion de profondeur.
Le niveau 1 est attribué à tout ou partie de la 1re masse d’eau rencontrée depuis la surface, le niveau 2 est attribué à la partie d’une masse d’eau souterraine sous recouvrement d’une masse d’eau de niveau 1, etc… Comme l’illustre la figure ci-dessous, une même masse d’eau peut donc avoir, selon la position géographique où l’on se trouve, des ordres de superposition différents.
Codification des masses d’eau
Chacune des masses d’eau est caractérisée par plusieurs codifications qui sont :
l’ancienne codification nationale
C’est une codification à 4 chiffres, avec comme premier chiffre le « 4 », correspondant au code SANDRE du bassin Loire-Bretagne, et pour les trois chiffres suivants, un numéro d’ordre de la masse d’eau souterraine qui dépend de la lithologie et de l’âge géologique :
- 0XX = Alluvions - Quaternaire,
- 1XX = Tertiaire,
- 2XX = Craie et sables - Crétacé,
- 3XX = Calcaires et marnes - Jurassique,
- 4XX = Lias et Trias,
- 5XX = Socle - Primaire et antérieur.
la nouvelle codification nationale
C’est une codification à une lettre + 3 chiffres. Le « 4 » est remplacé par la lettre « G » (pour le bassin Loire et cours d’eau côtiers vendéens et bretons).
la codification européenne
Elle est composée successivement de :
- « FR » pour la France ;
- « G » pour le bassin Loire et cours d’eau côtiers vendéens et bretons ;
- « G » pour Groundwater (eau souterraine) ;
- et le numéro d’ordre explicité précédemment.
Exemple : Pour la masse d’eau « Blavet », les codes sont ainsi le 4010 (ancien code), G010 (code national) et FRGG010 (code européen).
Fiches descriptives des Masses d’Eau
Pour faciliter l’identification et la délimitation des masses d’eau souterraines, un guide méthodologique a été réalisé par le BRGM en 2003 puis mis à jour en 2006.
L’établissement de fiches détaillées par masse d’eau ont également fait l’objet d’un guide méthodologique de « caractérisation initiale des masses d’eau souterraine » en 2003.
Ces fiches décrivent chaque masse d’eau de façon détaillée et comprennent :
- l’identification et la localisation géographique de la masse d’eau ;
- ses caractéristiques intrinsèques (sous-sol, sols, connexions avec les cours d’eau et les zones humides…) ;
- les pressions observée sur la masse d’eau (occupation du sol, surplus de nitrates , pollutions avérées, captages, recharge artificielle…) ;
- l’état des milieux (réseaux de surveillance, état quantitatif et chimique…) ;
- et l’évaluation du risque sur la masse d’eau (quantitatif et chimique).